L'INTÉGRALITÉ DE L'ARICLE SUR LE BLOG DE L'AUTEUR
Après les nombreuses discussions sur le net et les articles éparses et discrets sur le sujet, Mrs Roots et moi-même avons décidé de rédiger cet article sur Exhibit B. Ce dernier est publié en 2 parties : l’une qui est lisible sur le blog de Mrs Roots et la seconde qui va suivre ci-dessous. Nous informons que même si la rédaction de ces deux parties est faite par deux personnes (la première davantage par Roots, la deuxième par Po), nous en soutenons toutes les deux le contenu. Il n’est donc pas question ici de points de vue séparés mais bien d’un malaise et d’une colère commune. C’est pour cela que nous les signons ensemble.
Première partie ici
#BoycottHumanZoo I : le racisme s’invite au musée
3) Notre histoire au service de votre culture pour tous
.
Nous
nous trouvons dans un cas de plus d’appropriation de notre histoire,
nos représentations et nos luttes. Il nous reste à trouver la force pour
faire émerger cette question de l’appropriation. Ce qui est menacé, ce
sont nos aspirations à une autonomie politique et culturelle où des
personnes blanches n’auront pas ce pouvoir de s’emparer systématiquement
de nos luttes. Notre autonomie, c’est aussi également la seule chose
qui menace réellement un système raciste. Le retrait de la perfusion de
poison qui nous ait administrée depuis trop longtemps, pour reprendre
des termes de notre amie Amandine Gay, « ce poison qui nous dicte de tourner la face et le corps vers leur soleil, nous laissant dans les ténèbres ».
.
Bailey aspire notre histoires, nos
représentations, nos émotions, notre énergie. Il met à mal ce que nous
devrions allouer à notre survie, à notre construction, à notre futur. Il
était interdit aux esclaves d’apprendre à lire et écrire ni de se
rassembler sans la présence d’une personne blanche afin d’éviter toutes
velléités émancipatrices. Cette intrusion dans nos espaces symboliques
imaginaires comme matériels est un prolongement de ceci. Si Bailey dit
comprendre le lien entre le zoo humain et les centres de détention
d’immigré·e·s, nous l’invitons à pousser la réflexion sur son propre
comportement et son travail. La présence blanche a constamment envahi
nos espaces et pris nos sujets de lutte pour les définir selon ses
conditions et volontés. Bailey reproduit un privilège blanc où les
personnes noir·e·s sont maintenues sous tutelles. Dénoncer ces méthodes
nous places dans la position du·de la marginal·e qui menace, la
civilisation ou, comme ici, la culture. Il est l’exemple type de la
personne qui se présente et se croit alliée alors qu’elle exerce une
tutelle mentale et se croit dans la liberté de le faire. Nous nous
interrogeons donc encore plus sur cet engagement qu’il prétend servir.
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