mardi 2 décembre 2014

#BoycottHumanZoo I : LE RACISME S'INVITE AU MUSÉE Posted on October 14, 2014 by Mrs ROOTS


#BoycottHumanZoo I : le racisme s’invite au musée Posted on October 14, 2014 by Mrs ROOTS et PO LOMAMI

EXTRAIT DE L'ARTICLE À LIRE INTÉGRALEMENT SUR LE BLOG DE L'AUTEUR

Après les nombreuses discussions sur le net et les articles éparses et discrets sur le sujet, Po Lomami et moi-même avons décidé de rédiger cet article sur Exhibit B. Ce dernier sera publié en 2 parties : l’une qui va suivre ci-dessous et la seconde, qui sera publiée dans 3 jours sur le site de Po. Malgré les deux plateformes, nous indiquerons bien sûr les liens de chaque partie pour l’unité de cet article, et maintenons que la rédaction de ce dernier s’est fait à quatre mains. Il n’est donc pas question ici de points de vue séparés mais bien d’un malaise et d’une colère commune.
Nous devons l’avouer, il nous a fallu un moment.
Il nous a fallu un long moment, les pas traînants, pour accepter de prendre le temps de nous asseoir, de regarder droit dans les yeux ce qui est en train de nous tomber dessus, de traduire notre colère dans sur ces pages, d’articuler nos différentes optiques, l’une de nous évoluant dans une perspective vegan et antispéciste,  et faire face à la promotion de cette nouvelle “oeuvre”, beaucoup de temps pour réaliser qu’aujourd’hui, en 2014, on nous demande de prendre place comme spectateur pour regarder une personne noire, comme nous, derrière une cage, au nom de l’Art. Il nous a fallu aussi du temps pour comprendre que tout cela était réel. C’est-à-dire que, de tous les spectacles, performances, scènes, films que nous avons vus, de tous ces champs publics dont nous étions bien absents et effacés, nous ne nous attendions pas à ce que l’Art se penche sur notre cas pour aller aussi loin. On était déjà bien habituées à la mise en avant de notre capital exotique sur lequel beaucoup d’institutions muséales se reposent. Tout au plus, on commençait à s’habituer à ce que la “Vénus  Hottentote” demeure cette douleur sans nom, femme que l’on nomme comme exemple de l’animalisation du corps noir jusqu’à la dissection de ses organes génitaux, mais dont la barbarie de son sort ne pointe pas les auteurs.
Oui, à la limite, dans une fresque toujours tronquée, à la représentativité caricaturale et bancale, on ne s’attendait pas à voir un jour la promotion d’une oeuvre telle que celle de Brett Bailey :
“Des femmes en cage, des hommes enchaînés. Voici quelques-uns des tableaux vivants qui seront présentés dans l’exposition Exhibit B à l’espace 104 à Paris du 7 au 14 décembre 2014. L’artiste sud-africain Brett Bailey a choisi pour thème notre passé colonial”
“Notre passé colonial”. Un “notre” bien hypocrite quand il s’articule uniquement sur la servitude des corps noirs pour une exposition au musée. Voilà donc plusieurs jours que cette exposition est questionnée sur son racisme. A peine daigne-t-on soulever l’annulation de cette même exposition outre-manche, il nous revient d’anticiper les cris à la censure et à la liberté d’expression ; soit une liberté qui se complaît dans le dénigrement et le rabaissement des mêmes minorités ethniques dans l’espace médiatique.
Ainsi, l’Art serait une raison suffisante, une terre assez sainte et sacrée pour échapper à ce qui imprègne toute une société. Il serait le terrain neutre des rapports de force dans une société occidentale profondément marquée par son refus d’entendre parler de la race, préférant voir un antiracisme sans queue ni tête dans le fait de ne pas prononcer le mot “noir” et de “ne pas voir les couleurs des autres“. Ce perpétuel effacement d’enjeux sociaux liés à la race a de lourdes conséquences.
C’est ce qui permet aujourd’hui d’entendre des personnes s’accorder sur la connotation raciale des corps noirs dans cette oeuvre et qui  refusent en même temps d’inclure la couleur de l’artiste dans l’équation.  Aujourd’hui encore, le blanc est une couleur que l’on ne peut nommer.
C’est ce qui permet aujourd’hui aux défenseurs de cette oeuvre de soutenir qu’il y a dénonciation du racisme, alors qu’ils nient ce qu’en pensent les premières victimes : les diasporas noires, donc.

LIRE L'INTÉGRALITÉ DE L'ARTICLE SUR LE SITE DE MRS ROOTS

Po Lomami et Mrs Roots


Seconde partie :
#BoycottHumanZoo II : à la culture de notre servitude


 Pour aller plus loin :


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