EXHIBIT B : Les Noirs sont-ils
des êtres humains comme les autres humains ? L'intelligentsia et les
médias français répondent : NON !
Par B.L NICYOLIBERA, auteur de
« Nous les Nègres : le récit africain contre le récit néocolonial –
Pour la renaissance africaine », Dagan Editions, 2014
« Abject ! Indigne ! Une
insulte contre la dignité humaine,... ». Voilà quelques mots que les Noirs
de France auraient aimé entendre de la bouche de l'intelligentsia et des médias
français qui encensent Exhibit B où lui trouvent des circonstances atténuantes
pour lui apporter leur soutien.
En cette fin d'année 2014, en pleine
effervescence des fêtes de fin d'année, le public français se voit proposer,
pour finir l'année en toute beauté, un événement culturel des plus excitants
pour les nostalgiques des épopées coloniales et esclavagistes de la nation
française.
J'ai nommé : Exhibit B, le spectacle
qui recrée, en miniature, les expositions coloniales de zoos humains, sous le
prétexte de dénoncer le racisme, en reproduisant précisément, ses mécanismes et
ses clichés racistes. Le commettant de cette abomination cherche-t-il de quoi
agrémenter les débats autour des repas familiaux de fin d'année dans les
demeures de la bourgeoisie et de l'intelligentsia françaises?
L'histoire des Noirs imposée par
l'imaginaire, le regard et le geste d'autrui lui colle à la peau. En 2014, en
France, on n'est pas encore capable de voir un Noir autrement que dans le rôle
et la place d'éternel humilié que les esclavagistes et les colons lui ont
assigné de force. Puisqu'il n'a même pas le droit de s'indigner ni de se
plaindre et que s'il le fait malgré les coups de boutoir et, parfois, les
menaces réelles, on lui répond qu'on sait ce qui est bon et mauvais pour lui.
Et, il lui est fourni une pléthore de « négrologues » héritiers de
ces mêmes esclavagistes et colons qui viennent expliquer la souffrance des
Noirs et ce qu'il convient de faire pour l'apaiser. En fait, le Noir français
apparaît comme un citoyen de seconde zone, systématiquement traité comme un
mineur incapable d'exprimer le moindre point de vue sur sa réalité. Il peut
toujours causer, on ne l'entend pas. Il peut crier autant qu'il veut, nul n'a
l'intention de l'écouter ni de l'entendre. D'où cette propension toujours à
l’œuvre de l'exclure du débat des sujets qui le concernent au premier chef, et
de vouloir prendre en charge sa culture, sa mémoire, son histoire, ses
revendications, et même sa personne sans qu'il soit nécessaire de requérir son
avis.
Tout au long de cette histoire de viols
et de violences, le seul souci des héritiers racistes, esclavagistes et
colonialistes, est de vouloir toujours imposer une opinion selon laquelle le
Noir est une espèce de chose qui subit, se laisse faire et reste passif malgré
les assauts et le viol de son corps, de son intégrité et de sa dignité. Pendant
ce temps, ses héros et ses résistants sont systématiquement ignorés, ridiculisés,
tournés en dérision, diabolisés, quand il ne sont pas purement et simplement
emprisonnés, exilés ou assassinés. L'histoire de l'esclavage, de la
colonisation et du néocolonialisme est une histoire d'humiliations et de
violences permanentes et perpétuelles par une caste de « Blancs »
sadiques et cyniques. Et quand il s'agit des Noirs, ces humiliations et ces
violences sont même sublimées : elles sont vites transformées en
"art"! On en fait des spectacles et des divertissements, on arrive à
faire de l'humiliation des Noirs une esthétique et une attraction grand public
qui génèrent beaucoup d'argent. Pendant la grande époque des expositions
coloniales en Europe, on pratiquait le lynchage des Noirs aux États-Unis. Dans
les deux cas de figure, on se déplaçait en masse, en famille et entre amis.
Il n'y a aucun affront, aucune
humiliation ni aucune violence assez graves ni abjectes pour les Noirs. Tout,
mais absolument tout, est permis contre ces derniers. Il suffit de s'y mettre,
pour peu qu'on ait perdu son sens commun de l'humanité. Le Noir est le champ de
toutes les expériences. Aucun blâme ni aucune sanction à encourir même si l'on
fait preuve d'une extrême cruauté.
Exhibit B de Brett Bailay s'inscrit
dans cette lignée d'un racisme institutionnel, populaire et subventionné afin
que tout le monde y ait accès. Du coup, l'attitude des élites et des médias
français « blancs » qui cautionnent et promeuvent l'insulte contre
leurs concitoyens Noirs, conduit inéluctablement à poser cette question : les
Noirs sont-ils des êtres humains comme les autres humains?
La question a déjà été posée, il y a
très longtemps. De Bartholomé de Las Casas1, l'exécuteur testamentaire, en quelque sorte, de la bulle
papale du 8 janvier14542, au comte Joseph Arthur de Gobineau3 le théoricien
du racisme encore en cours à ce jour, tout ce qu'ont compté la France et
l'Europe comme intellectuels, hommes de sciences ou de sagesse se sont penchés
sur le problème dès le 15ème siècle. Toutes les sciences jusqu'alors connues -
la théologie, la politique, la philosophe, l'économie, la biologie, la chimie,
la physique, les mathématiques, l'ethnologie, la sociologie,... ont été
convoquées et mises à contribution pour statuer sur le cas d'humanité des
Nègres. On ne sait pas s'il y eut d'âpres débats, mais ils ont été tous
unanimes pour nier toute forme d'humanité au Nègre. Et que croyez-vous qu'il
s'en suivit? Le ravalement du Noir au rang de l'animal de compagnie et du plus
futile des objets meubles domestiques.
L'esclavage et la colonisation furent
aussi l’œuvre des Lumières4 desquelles a jailli la république et ses valeurs
universelles. Ce fut l'intelligentsia, les courants et les relais d'opinions de
l'époque qui tranchèrent la question, de manière définitive : le Nègre n'est
pas un être humain, il n'en a ni l'âme ni les facultés. Quelques saillies de
grands hommes de cette période explosive d'inventions et d'intelligences à
propos des Noirs : on se contentera de deux extraits et on conviera le
lecteur à faire des recherches sur les célébrités comme Victor Hugo, Voltaire,
Montesquieu, Jules Ferry et autres...pour savoir leur opinion sur les Noirs.
«La plus stupide, la plus
perverse, la plus sanglante des races humaines (…) Aucun progrès, aucune
invention, aucun désir de savoir, aucune pitié, aucun sentiment (…). La couleur
noire, la couleur des ténèbres est vraiment le signe de leur dépravation»
Alfred Michiels dans « Le capitaine Firmin ou la vie des nègres en Afrique »,
Paris, 1853.
« Leur vie, toute
animale, les dispose aux voluptés sensuelles comme la gloutonnerie,
l’ivrognerie, le sommeil, l’amour…Ils grimpent, sautent sur la corde, voltigent
avec une facilité merveilleuse et qui n’est égalée que par les singes, leurs
compatriotes, et peut être leurs anciens frères selon l’ordre de la
nature.» Julien Joseph Virey dans « Histoire naturelle du genre humain »,
Paris, 1827.
Avec leurs positions, l'intelligentsia,
les courants et les relais d'opinions de la période des Lumières se sont
positionnés de facto, en fournisseurs de la caution morale, éthique,
théologique, scientifique, philosophique, politique, économique.., de sorte que
le Français et l'Européen lambda se sentissent absolument déchargés de tout
poids ou sentiment de culpabilité sur leur conscience. Et cela a fonctionné à merveille
: la déshumanisation, l'animalisation, l'abêtisation et chosification
ont, le plus naturellement du monde, conduit à la confusion de l'être Noir au
simple objet d'exploitation, outil de travail et article de marchandises5. Ce fut, pendant des
siècles, une conviction communément partagée et des actes légalement et
consciencieusement défendus par les hommes et les femmes de très grande valeur
pour leurs contemporains.
L'attitude de l'intelligentsia et des
médias français face au scandaleux Exhibit B, démontre si besoin était, que cet
état d'esprit de leur prédécesseurs inspire encore aujourd'hui la conduite des
nations et des générations françaises et européennes à l'égard des Noirs. C'est
également sous leurs lumières que pendant tout le 19ème siècle jusqu'en 1958
date de la dernière exposition en Belgique, les entrepreneurs européens avec
l'appui des pouvoirs publics ont organisé des zoos humains6 à travers toute
l'Europe. Où, au milieu de la faune et de la flore africaines reconstituées, on
exhibait les Nègres et les Indigènes des autres parties du monde, dans des
conditions que les organisateurs voulaient que ces gens fussent vus pour que
cela restât l'image la plus forte et la plus frappante qui pût imprégner
l'esprit du spectateur. C'est à dire, les conditions les plus dégradantes et
les plus humiliantes possibles. L'abomination!
Être exposé dans une cage ou un enclos
suffit en soi pour humilier un être humain. Mais il fallait en plus leur faire
jouer des numéros de rôles dégradants pour forcer le trait.
Et voilà qu'en cette fin d'année 2014,
on nous remet le couvert. On nous refait les zoos humains, dans l'esprit des
années fastes de cette entreprise immonde, où l'on exhibe les Noirs. Lors des
expositions coloniales - personne ne se posait la question vraiment ni ne
s'opposait à ce projet - la justification était de montrer aux publics français
et européen les bienfaits de la civilisation apportée à ces sauvages. Mais il
pouvait y avoir des objectifs non avoués d'ordre politique et économique : comme
par exemple montrer en miniature la puissance et l'étendue de l'empire
colonial. Ou, sur le plan économique, le fait d'escompter d'engranger beaucoup
de bénéfices, grâce à l'engouement des populations que n'allait pas manquer de
susciter leur curiosité, à l'égard de ces créatures bizarres et étranges
ramenées à la civilisation de l'humanité par le génie colonial.
En raison de l'image, de l'opinion et
de la réputation appliquées au Noir, déjà gravées dans la mentalité européenne
grâce au travail remarquable de l'intelligentsia, des courants et des relais
d'opinions dont les médias, ces exhibitions étaient déjà considérées comme de
l'art. Des performances artistiques, des spectacles de divertissements. Les
exposants faisaient de l'art. Les exposés des artistes, des figurants.
Aujourd'hui en 2014, au 21ème siècle,
un entrepreneur artiste du nom de Brett Bailey refait les mêmes spectacles avec
un mobile et un objectif visiblement différents, si l'on en croit sa profession
de foi : Exhibit B n'aurait pour but que de dénoncer le racisme. On veut bien
croire à sa sincérité. L'ennui est que pour dénoncer le racisme, il utilise les
mécanismes, les clichés, les préjugés et les images qui ont généré, légitimé et
popularisé le racisme dans la mentalité et les opinions européennes. C'est
comme si, pour dénoncer les horreurs des chambres à gaz, il nous reconstituait
des tableaux vivants des meurtres dans ces dernières. Certains se sont
offusqués qu'un porte-parole du collectif anti-Exhibit B, l'artiste Bams, ait
parlé de Mein Kampf dans le contexte d'Exhibit B. Mais l'esclavage et la
colonisation ont été notre Mein Kampf. Les expositions coloniales, un de ses
chapitres. On retrouve encore et toujours poindre, dans leur arrière-pensée,
cette idée qu'aucune horreur ni aucune abomination ne peut suffire pour le
Nègre.
Pendant les périodes des razzias et des
déportations des Africains dans les univers concentrationnaires de l'esclavage,
pendant ce dernier comme pendant la colonisation, de nombreux Noirs ont
protesté, résisté et lutté contre les traitements et les sévices inhumains que
leur réservaient les esclavagistes et les colons : Haïti s'est libéré. Bien
avant Haïti, des milliers de nègres marrons avaient brisé les chaînes de
l'esclavage. En Afrique, tous les royaumes ont opposé la résistance jusqu'à
leur défaite. À chaque époque, les intellectuels, les artistes et les citoyens
ne sont pas restés spectateurs non plus. Ils ont répondu à leurs oppresseurs et
dénoncé leurs méfaits. De Toussaint Louverture à Mandela, de Anténor Firmin à
Aimé Césaire, de Chaka Zulu à Gbagbo, jamais les Noirs ne se sont laissés
prendre et soumettre comme des colombes ou des moutons. Il a toujours fallu un
déchaînement d'une rare cruauté de la part des esclavagistes et des colons pour
les faire taire et plier. Or, dans l'image que les héritiers des Lumières
veulent perpétuer de leurs victimes et des descendants de ces dernières, il
n'est pas questions de ces héros qui se sont battus contre l'infamie et les
abominations absolues. Ils font comme si les Noirs ont toujours été consentants
et collaborateurs à leur sort peu enviable de rebuts de l'humanité.
Comme hier, pourtant, aujourd'hui en
2014, des dizaines de milliers de noirs ont protesté, par des manifestations
devant le TGP, lieu d'exposition, ou par la signature de pétitions contre le
spectacle Exhibit B de Brett Bailey. Mais au lieu d'entendre leur souffrance,
on leur envoie la police pour les réprimer, pendant que intelligentsia et les
médias s'occupent de la banalisation de leur combat. On fait comme s'ils n'ont
aucune raison de se battre et de résister. On arrive même à renverser la
situation en les traitant d'extrémistes noirs ou de racistes « anti-blancs7! » Un
comble !
Brett Bailey a beaucoup de chance. Il
n'est pas un homme isolé comme les Noirs dans leur détresse. Il a
l'intelligentsia, les courants et relais d'opinions ainsi que les médias
français, avec lui. Ces derniers assument sans complexe leur héritage et la
continuité raciste de l'idéologie des Lumières. L'argument imparable qu'ils ont
trouvé est que Brett Bailey est un artiste qui fait de l'art et qu'on ne peut
songer, un seul instant, censurer une œuvre d'art en France. De plus, ce serait
un crime, un mauvais précédent, contre la liberté d'expression !
Mais il y a un souci ! Un grand
malaise devant cette affirmation : en début de cette année, la France entière
et le monde ont été secoués par une histoire rocambolesque d'un geste grotesque
dit de la « quenelle », une performance artistique contestataire
initiée et promue par l'humoriste Dieudonné. Jugé antisémite par les mêmes qui
encensent et défendent aujourd'hui Brett Bailey, la quasi-totalité des
autorités politiques, intellectuelles, médiatiques, artistiques,
associatives...tout ce que compte la France de voix autorisées, ont condamné la
« quenelle ». Des centaines de français ont perdu leur emploi,
d'autres ont été agressés, d'autres encore arrêtés, jugés et condamnés à la
prison. L'état français a déployé des moyens considérables pour persécuter cet
artiste, jusqu'à mobiliser les tribunaux administratifs pour interdire les
spectacles de ce dernier. Le 9 janvier 2014, sur saisine du ministre de
l'intérieur, en procédure d'urgence, le juge du Conseil d’État va même jusqu'à
prendre un arrêt de proscription desdits spectacles pour motif que la quenelle
porte « (…) atteinte au respect des valeurs et principes,
notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine.»
Mais pour la dignité des Noirs, ils
attendront encore. Après tout, ce ne sont pas eux qui jugent ce qui est digne
ou indigne pour eux. Mais il y a une certaine cohérence dans cette
décision : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen n'a
jamais concerné les Nègres dès sa genèse.
L'histoire récente de la France souffre
de trois passifs importants qui ont généré des victimes et des mémoires :
l'esclavage, la colonisation et la shoah. Nous apprenons, tous les jours, de
l'intelligentsia et des médias que la mémoire est « sacrée » et que
la liberté d'expression s'arrête même, dès lors que « la mémoire d'une
communauté est piétinée ». Or, nous constatons, à chaque occasion
appropriée, que la mémoire de l'esclavage et de la colonisation est
systématiquement piétinée aussi bien par les individus que par les institutions
censées garantir l'égalité, la justice et l'équité entre les enfants de la
république et la coexistence pacifique entre les communautés et les peuples.
La posture de l'intelligentsia et des
médias français qui apportent leur soutien8 à Brett Bailey et à son spectacle Exhibit B en
invoquant la liberté d'expression et l'opposition de principe à la censure des
œuvres artistiques est un mensonge et une hypocrisie dans la mesure où elle
n'est pas totalement sincère : en d'autres occasions, ils ont déjà appelé à la
censure et au lynchage d'un artiste reconnu en France. Leur humanisme est à
géométrie variable entre les cloisons. Un art qui dégrade et humilie l'être
humain n'est pas un art, c'est de la diffamation, de l'injure, de
l'humiliation, de la provocation et de l'attentat volontaires. Même sous
prétexte de dénoncer le mal, il reste un acte aux intentions malsaines. Peut-on
imaginer dénoncer la pédophilie en organisant des tableaux vivants des
pédophiles dans leurs ébats avec des enfants?
On est bien forcé de croire à la seule
conclusion qui s'impose : dans la droite ligne de leurs illustres prédécesseurs
des Lumières, l'intelligentsia, les courants et les relais d'opinions, ainsi
que les médias français assument9 sans complexe le racisme traditionnel hérité de grands
hommes qui ont fait la république. Les victimes des humiliations et du racisme
remontant du fond des temps esclavagistes et coloniaux comprennent bien
maintenant que le combat n'est pas terminé. Ils auraient bien aimé croire le
contraire. Mais ils se rendent compte, malheureusement, que les héritiers des
esclavagistes et des colons veillent au grain et perpétuent la tradition de
leurs pères. Nos pères ont gagné des batailles importantes face à leurs oppresseurs
et bourreaux. Nous devons continuer le combat pour faire triompher l'humanisme
contre la barbarie perpétuellement perpétrée contre nous.
1 B. de Las Casas (Séville 1474,
Madrid 1566) prêtre dominicain, missionnaire, écrivain et historien espagnol,
il a dénoncé très justement le génocide des Naturels du continent américain et
suggéré la capture, la déportation et la mise en esclavage les Noirs.
2 Le Pape
Nicolas V (de son vrai nom Tomaso Parentucelli, 1397-1455) publia en janvier 1454 une bulle qui accordait au Roi
Alfonso du Portugal, entre autres privilèges : (…) la
faculté pleine et entière d’attaquer, de conquérir, de vaincre, de réduire et
de soumettre tous les sarrasins, païens et autres ennemis du Christ où qu’ils
soient, avec leurs royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés,
meubles et immeubles, tous les biens par eux détenus et possédés, de réduire
leurs personnes en servitude perpétuelle; de s’attribuer, à eux [le Roi
Alphonse et l'Infant] et à leur successeurs, et de s'approprier et faire servir
à usage et utilité ces dits royaumes, duchés, contrées, principautés,
propriétés, possessions et biens de ces infidèles sarrasins et païens. » Pour
aller plus loin, lire : Assani Fassassi, Le Péché du Pape contre
l'Afrique, Éditions Al qalam, Paris, 2002
3 Joseph
Arthur de Gobineau, dit le comte de Gobineau (1816 – 1882), diplomate et écrivain français. Écrits importants :
Essai sur l'inégalité des races humaines (1853 - 1855)
4 Les Lumières est un mouvement intellectuel
lancé en France au 18ème siècle d'où sont sortis les grands savants et
intellectuels français aujourd'hui célébrés dans le monde entier.
5 Pour aller plus loin, voir et
lire :
-Louis Sala-Molins, Le code
noir ou le calvaire du Canaan, PUF, 2006
6 Pour aller plus loin :
Nicolas BANCEL, Pascal BLANCHARD,
Laurent GERVEREAU, Images et colonies (1880-1962), Iconographie et
propagande coloniale sur l’Afrique
Française de 1880 à 1962, Paris, BDIC-ACHAC,
1993.
Nicolas BANCEL, Pascal BLANCHARD,
Sandrine LEMAIRE, Ces zoos humains de la République coloniale, in
Le
Monde Diplomatique, Août 2000.
Nicolas BANCEL, Pascal BLANCHARD,
Sandrine LEMAIRE, Zoos humains. De la Vénus hottentote aux reality
shows,
Paris, La Découverte, 2002.
Raoul GIRARDET, L’Idée
coloniale en France, rééd. Paris, Hachette coll.
« Pluriel »,
1986.
7 Depuis plus d'une dizaine d'années, est
apparue, en France, sous la houlette de gens comme Bernard Kouchner, Alain
Finkelkraut, Eric Zemmour, et beaucoup d'autres, une théorie bizarre, un
fantasme, en somme, de « racisme anti-blanc » qui serait dirigé
contre les Blancs comme son nom l'indique et serait le fait des immigrés,
notamment les Noirs et les Arabes. Nous disons que c'est un fantasme, dans la
mesure où aucun Noir n'a jamais proposé ni préconisé la hiérarchie des
« races » humaines. Le racisme est une croyance en la supériorité et
l'infériorité congénitales des uns et des autres. Ce concept a été théorisé et
développé par les savants européens. Quelle a été la position de
l'intelligentsia noire face aux théories de la hiérarchisation des
« races » d'un Gobineau par exemple ? Lire : Firmin Anténor, De l'égalité des
races humaines, Librairie Cotillon de Paris, 1885
9 On se
souviendra du fameux discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, alors président de
la République française, le 26 juillet 2007 sur l'homme africain : «
(…) Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez
entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec
les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en
harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps
rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles (…)
. »